Alleluiah (L')
Alleluiah (L')
Catéchisme de Dianus
Bataille, Georges  
  • Éditeur : Nouvelles Éditions Lignes
  • Collection : Lignes
  • EAN : 9782355260988
  • Code Dimedia : 64600098
  • Format : Broché
  • Thème(s) : RELIGION & SPIRITUALITÉ, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Philosophie, Religion - Divers
  • Pages : 70
  • Prix : 17,95 $
  • Paru le 20 août 2012
  • Plus d'informations...
EAN: 9782355260988

L’Alleluiah est le catéchisme de la « sainte ». Selon Bataille « L’amour » ne doit pas élever mais abaisser; pas rassurer mais susciter la crainte, le tremblement. Cette crainte, ce tremblement seuls répondent à l’absolu de l’absence de Dieu et au vide du ciel pesant sur les amants.
 
Qu’est-ce que L’Alleluiah? Pas un récit de plus de Bataille. Un poème en prose? D’une certaine façon, encore que ce serait le réduire à une figure qui ne correspond pas à son intention formelle et pratique. À la limite, il serait plus juste de parler de « manuel ». Pas de n’importe quel manuel: d’un manuel d’érotologie. Mais pour plus juste que soit cette appellation, pour précise que soit l’indication qu’elle donne, elle reste réductrice. Il lui manque ce caractère théologique – à plus précisément parler : athéologique – que Bataille s’est toute sa vie, par provocation, employé à donner à ses représentations érotiques, pour qu’elles ne soient pas qu’érotiques (c’est d’elles certes qu’il s’agit, mais d’autre chose aussi à travers elles). Ce sera donc d’un catéchisme qu’il conviendra de parler. De catéchisme érotique. Lequel est donné ici par un homme à une jeune femme en guise d’initiation à la nuit qu’elle est encore pour elle-même, et qu’elle est pour qui l’aime.
 
Ce livre, Bataille l'écrivit en 1944, pour la jeune femme qu’il a rencontrée l’année précédente, et en réponse aux questions de celle-ci (seules les réponses ont été conservées). Et ces réponses disent ceci en substance : il ne suffit pas de consentir; il faut encore provoquer: le monde, le vide, le ciel étoilé, la mort, l’impossible… Les provoquer jusqu’à la perte. Il faut brûler (le plaisir est fade qui consent seulement – qui dit Oui –, mais ne brûle pas. Seul le désir déchire). C‘est pourquoi il faut le maintenir en l’état de reverse pas dans la joie plate, satisfaite. La joie ne doit pas intéresser : elle n’est qu’une grimace de L’Alleluiah.
 
L’Alleluiah est le catéchisme de la « sainte » selon Bataille : ses commandements, ce que toute « sainte» se doit d’être, pour sombrer « à la fin dans l’horreur de têtre » (où le précis d’érotologie est aussi précis de mystique).
 
Bataille l’a souvent dit : il n’a jamais aimé que ce qui est « sale ». C’était le sens de ses débauches. Et c’est à ce qui est sale qu’il dit ici que doit s’ouvrir une femme. L’amour ne doit pas élever mais abaisser; pas rassurer mais susciter la crainte, le tremblement. Cette crainte, ce tremblement seuls répondent à l’absolu de l’absence de Dieu et au vide du ciel pesant sur les amants : « Les conjonctions des chenilles nues de sexes (ces calvities, ces antres roses, ces rumeurs d’émeutes et ces yeux morts: ces longs hoquets de rage riante sont les moments qui répondent en toi à la fêlure insondable du ciel.) » Seule cette fêlure est à la mesure de sa rage d’obscénité; de ce qu’il appelle le « naufrage sexuel ». Il faut sombrer effet : dans le néant. Lui seul affranchit de toutes les limites. Dans un tel naufrage, dans une telle orgie, c’en est enfin fini de l’être isolé; celui-ci laisse pour un temps la « place à l’horrible indifférence des morts ».

Paraissent aussi, à l’occasion de cet anniversaire, Bataille cosmique, du système de la nature à la nature de la culture, premier essai publié du jeune chercheur Cédric Mong-Hy, et les rééditions de George Bataille La Souveraineté et L’Alleluiah (Catéchisme de Dianus).




NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.