Sous béton
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«J’étais enfermé au 804, étage 5969.
L’Édifice comptait beaucoup d’autres
étages. Mais je ne savais pas combien. Le père
ne précisait jamais.
Dehors, au seuil de l’Édifice, s’entassaient
les expulsés. Un nombre incalculable. Plus
loin, derrière le grouillement humain,
l’horizon gris, plat. Et plus loin encore?
Le père soupirait impatiemment chaque
fois que je posais la question. Il affirmait
ensuite :
Plus loin, il n’y a plus rien.»
Depuis sa naissance, l’enfant est enfermé dans une minuscule cellule de béton, sans aucune ouverture sur l’extérieur, au 804 du 5969e étage de l’Édifice. Autour de lui, deux présences : Le père qui avale trop d’abrutissant et la mère qui craint l’expulsion. Car dehors, il n’y a plus rien, que l’agonie des expulsés au seuil de l’Édifice.
Tandis qu’il s’efforce de maintenir son immobilité obligée dans son dortoir, l’enfant est bouleversé par un événement intime qui le conduira dans un ailleurs inattendu.
Révélée avec La mue de l’hermaphrodite (Leméac) en 2001 et portée aux nues avec Ataraxie (2004) Karoline Georges est une artiste multidisciplinaire qui construit une œuvre forte, sans égal en littérature québécoise.
Portés par une écriture tantôt poétique, tantôt implacable et magnifiquement mesurée, ses romans nous emportent dans des univers décalés inquiétants, toujours envoûtants.
Après sept ans de silence, elle revient sur la scène littéraire avec un roman d’une grande force, défiant les conventions et qui, derrière sa façade implacable, cache une émouvante transformation.
Plus qu’un roman de science-fiction ou d’anticipation, des étiquettes qui ne suffisent pas à circonscrire (enfermer?) son caractère unique, Sous béton est avant tout une expérience dont on ne sort pas intact.
L’éditeur, lui, ne s’en est pas encore remis et ne cache pas sa fierté de voir cette écrivaine hors norme rejoindre le catalogue d’Alto.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
