Il faut bien le reconnaître, la « victoire » de la laïcité au Québec n'en a que le nom : les églises se sont vidées d'elles-mêmes, au milieu des années soixante, en à peine deux ou trois ans, sans le moindre éclat ni le moindre déchirement. De cette religion aux pieds d'argile qui fut la nôtre et qui s’est écroulée comme si de rien n'était - mais qu'étrangement nous considérons tantôt comme un adversaire tantôt comme un héritage —, que reste-t-il au juste ? Se pourrait-il que le Québec, confondant longtemps religion et clergé, découvre seulement aujourd'hui que le christianisme est beaucoup plus qu'une série de rites et d'interdits, qu'il est aussi, par delà toute croyance et toute mécréance, le fil qui nous relie à nos origines les plus lointaines ?

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