Note du triangle (La)
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Avec la pertinence critique qu'on lui connaît, l'auteur offre ici un recueil d'essais sur la création que la vie nourrit et interroge.
Le triangle est l'instrument le plus facile à manier au sein du grand orchestre ; un objet futile, simple tige de métal repliée qu'on pourrait presque glisser dans la poche intérieure de son veston comme une pipe ou un stylo. Mais avec ce timbre clair, pourtant, on dirait invasif, qui traverse les mailles les plus fines du bruit ambiant... Il représente le mieux sans doute le travail du diariste, de l'écrivain qui fignole des notes dans un carnet. Un seul écart de lecture, un seul émoi intempestif, et - ding ! C'est l'appoggiature, le contretemps, la bourde. C'est l'humiliation de l'instrumentiste - immédiate, tranchante -, une humiliation pire, à n'en pas douter, lorsqu'on considère le caractère simplet de l'outil qui produit toujours la même note lorsqu'on le frappe avec une tringle. Rien, dans ce bout de métal, de quoi jouer les démiurges ou les semeurs de foudre. Ce sont des notes frappées, étirées de temps à autre en quintuples-croches, mais toujours consubstantielles à l'orchestre, indissociables du tempo et du bercement de la mélodie qu'a décidés le chef, là-bas, depuis son pupitre.
Jean-François Dowd habite depuis l'enfance la Montérégie. Il enseigne la littérature au Collège de Bois-de-Boulogne. Il a publié, depuis une quinzaine d'années, poèmes et extraits de carnets dans les revues Liberté, Contre-jour et Les écrits. Son dernier livre qui est ici repris, La note du triangle, a paru dans un tirage confidentiel (Éditions des Antipodes, 2010).
Au Noroît, il a publié Petites morts à fredonner (2006), Le briquetier et l'architecte (collection « Chemins de traverse », 2000) et Retirons de prose (collection « Initiale », 1999 : finaliste au prix Jacqueline-Déry-Mochon).
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