Une belle éducation
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Saint-Henri, 1956. Évelyne, la narratrice, est l’aînée d’une famille de quatre enfants et habite dans ce quartier ouvrier de Montréal. Le père est épicier, obsédé par l’argent qu’il fera peut-être. En attendant, le quotidien est glauque et la maison est infestée de rats.
Saint-Colomban, 1958. À défaut de bien gagner sa vie comme épicier, le père se porte acquéreur d’un hôtel de campagne. Toute la famille devra mettre la main à la pâte, y compris Évelyne, qui peine à concilier ce qui l’intéresse le plus – les études – avec cette vie d’hôtel minable.
France Théoret peint ici une certaine réalité du Québec des années 50. Elle dénonce l’ignorance et le dénuement extrême, tant matériel qu’intellectuel, qui étaient le lot de nombreuses familles de Canadiens français. La petite misère au quotidien, mais surtout l’impuissance dans laquelle se trouvaient bien des jeunes filles pour qui le savoir ne représentait pas un luxe, mais une manière de s’en sortir.
Écrit avec une pudeur et une sobriété émouvante, ce roman nous montre une vie confisquée par la famille à une époque où le silence était la règle d’or.
Poète, romancière et essayiste, France Théoret est née à Montréal. Elle a enseigné la littérature de 1968 à 1987. Depuis, elle se consacre entièrement à l'écriture et à l'animation d'ateliers littéraires. Elle a cofondé le magazine culturel Spirale, qu 'elle a dirigé de 1981 à 1985. Elle est l'auteure de romans, dont Les apparatchiks vont à la mer Noire (Boréal 2004).
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