Mythe de l'humain augmenté (Le)
Mythe de l'humain augmenté (Le)
Une critique politique et écologique du transhumanisme
Dévédec, Nicolas Le  
  • Éditeur : Écosociété
  • Collection : Théorie (#12)
  • EAN : 9782897197384
  • Code Dimedia : 000221262
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES & TECHNIQUES, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Philosophie, Philosophie occident. moderne, Sciences, Sciences & techn. - Divers, Sciences humaines - Divers, Sociologie / Anthropologie
  • Pages : 154
  • Prix : 22,00 $
  • Paru le 12 octobre 2021
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EAN: 9782897197384

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Comprendre la nature véritable du transhumanisme et le modèle de société capitaliste qui le sous-tend
 
Le transhumanisme a fait naitre un imaginaire de l’humain « augmenté » qui exerce à la fois un grand pouvoir de fascination et d’effroi. Ses promesses sont de fait vertigineuses : optimisation des capacités cognitives, adaptation du corps à des conditions extrêmes, choix des caractéristiques génétiques d’un enfant à naître, capacité de repousser les frontières de la mort, etc. Séduisantes pour les uns, ces possibilités représentent pour les autres une menace inquiétante pour l’avenir de l’espèce humaine. Dans les deux camps, on s’entend toutefois pour dire que la révolution transhumaniste est définitivement en marche – pour le meilleur ou pour le pire!
 
Or, si les débats académiques entourant le transhumanisme s’intéressent aux enjeux éthiques, anthropologiques et techniques que ce courant de pensée soulève, ils omettent en revanche d’interroger le modèle de société qui le sous-tend. En resituant opportunément « la question du transhumanisme sur le terrain du politique, au sens philosophique et fort du terme », le sociologue Nicolas Le Dévédec montre avec clarté que ce mouvement n’est en rien révolutionnaire : au contraire, il adhère en tous points à l’horizon productiviste du capitalisme.
 
L’auteur met en lumière la filiation du transhumanisme avec le néolibéralisme, dont le premier objectif est de « reconfigurer activement l’ensemble des conduites individuelles et collectives sur le modèle du marché et de l’entreprise ». L’intériorisation des normes de dépassement de soi et de performance qu’il promeut pousse les individus à considérer leur corps tel un capital à maximiser ou une ressource à exploiter. La figure de l’humain augmenté représente en ce sens le sujet néolibéral par excellence. L’usage de plus en plus répandu de smart drugs et de psychostimulants dans des milieux aussi diversifiés que la santé (chirurgiens), les transports (chauffeurs), les finances (banquiers) et l’éducation (étudiants) est une des solutions que la science apporte à la nécessité de produire toujours plus, et plus rapidement.
 
Le transhumanisme, on le devine, n’est pas le véhicule d’émancipation que l’on nous a vanté, mais plutôt un outil d’aliénation et d’exploitation. Il serait en effet illusoire de « penser que des avancées technologiques conçues dans, par et pour la société capitaliste de la croissance, puissent (…) contribuer à ralentir la cadence et "désintensifier" le travail ».
 
Le transhumanisme apporte de surcroît un rapport désastreux au vivant, en étant centré sur la maîtrise et le contrôle de la nature. Face au transhumanisme qui souhaite changer l’être humain pour mieux ne pas changer le monde, il importe non seulement de reconquérir notre autonomie politique mais aussi d’instaurer un autre rapport écologique au monde et au vivant, humain et non-humain.
 
 

AUTEUR(S)

Nicolas Le Dévédec est sociologue et professeur à HEC Montréal. Il est notamment l’auteur de l’ouvrage La société de l’amélioration. La perfectibilité humaine, des Lumières au transhumanisme (Éditions Liber, 2015).




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