Vidéocaméléon
| Aussi disponible en version numérique: |
Qu’aura été l’art vidéo ? Telle est la question qui sous-tend ce livre. Et au-delà de la réponse formelle ou définitive qu’on pourrait lui adresser, cette dernière signale qu’un bilan reste à faire et que « l’existence » de cet art demeure (aussi) une question. Jean Gagnon propose ici une chronique de l’art vidéo de 1972 à 1992, sans l’ambition de tout expliquer ni même d’être impartial. Fruit de recherches poussées, notamment à partir du fonds PRIM Vidéo, et d’une collaboration avec la Cinémathèque québécoise, Vidéocaméléon est le premier ouvrage québécois à s’intéresser d’aussi près à l’histoire de cet art et à témoigner, entre autres, de l’évolution des rapports entre vidéographie et pratiques artistiques – de l’art conceptuel et des performances des années 1970 aux oeuvres expérimentales et fictions des années 1980. Par-dessus tout, il atteste des rapports conflictuels et changeants entre, d’une part, la vidéo et le cinéma, et de l’autre, la télévision et la vidéo.
Jean Gagnon (PhD) est commissaire d’exposition et critique d’art indépendant spécialiste des arts médiatiques. Il a été Directeur des collections de la Cinémathèque québécoise et Directeur général de la fondation Daniel Langlois pour l’art, la science et la technologie. Il a aussi été conservateur des arts médiatiques au Musée des beaux-arts du Canada et Agent des arts médiatiques au Conseil des arts du Canada. Spécialiste reconnu des questions de préservation et de conservation, il a été l’initiateur et membre du comité de direction de l’Alliance de recherche DOCAM (Documentation et conservation du patrimoine des arts médiatiques). Il a publié de nombreux articles et textes dans des catalogues, des revues culturelles et des ouvrages collectifs ici et à l’étranger. Jean Gagnon est président du conseil d’administration de la revue Ciel variable et membre du Conseil d’administration du centre d’accès et de distribution d’art vidéo V/Tape.
« Les années 1980 voient une nouvelle génération de vidéastes arriver sur la scène, explorant les nouveaux sentiers des pratiques vidéographiques. Certains, comme Daniel Dion ou Istvan Kantor (alias Monty Cantsin), s’étaient déjà manifestés à la fin de la décennie précédente. Dans un article publié en 1992, Daniel Carrière affirme que la décennie 1980 est celle de la consolidation des genres vidéographiques, alors que la précédente avait été dominée par la vidéo de "nature sociale, interventionniste, rouge et souvent sans art." Comme nous l’avons vu au chapitre précédent, on ne peut ainsi résumer la pratique vidéographique des années 1970 au documentaire, à l’intervention sociale et politique, même si une part importante de la production opérait selon ce régime. La nouvelle décennie qui s’amorce alors permettra de consolider des approches plus diversifiées et selon des lignes de force qui approfondissent les courants inaugurés par la pratique de certains artistes de la génération précédente. »
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
