Marronnage, l'art de briser ses chaînes
Marronnage, l'art de briser ses chaînes
Collectif  
Wiels, Geneviève (Sous la direction de) 
Mouzard, Thomas (Sous la direction de) 
  • Éditeur : Loco
  • Collection : Hors-collection
  • EAN : 9782843140242
  • Code Dimedia : 000210789
  • Format : Broché
  • Thème(s) : BEAUX-ARTS, GÉOGRAPHIE & TOURISME, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Afrique, Beaux-arts - Divers, Esclavage, Histoire des Noirs
  • Pages : 192
  • Prix : 49,95 $
  • Paru le 16 août 2021
  • Plus d'informations...
EAN: 9782843140242

Dans tous les pays où les bateaux négriers les ont transportés de force, les personnes réduites en esclavage ont pris la fuite : ils sont appelés esclaves « marrons », on dit qu’ils sont partis en marronnage. En Guyane hollandaise (Suriname) des esclaves s’enfuient en grand nombre, protégés par l’immense forêt amazonienne toute proche où ils forment des sociétés.
 
L’art de briser ses chaînes est l’histoire peu connue du marronnage. Ces sociétés marronnes ont d’abord dû défendre leur liberté, se construire sur ce qui restait de leurs cultures africaines puis se développer et, la paix revenue (autour de 1860), exprimer dans l’art leur sens du beau : le moy. Sous les doigts de l’artiste, les objets du quotidien deviennent alors des œuvres d’art fabriquées pour soi ou offertes à l’autre, en particulier à la femme ou l’homme aimé. L’art de briser ses chaînes, c’est aussi le tembe, l’art des Marrons : sculpture, gravure, broderie, peinture.
 
Auprès de sculptures et d’objets du siècle dernier (dont beaucoup proviennent du musée du Quai-Branly), seront présentés les travaux d’artistes contemporains, mettant ainsi en valeur pour la première fois la continuité artistique de l’art marron. Le lecteur découvrira les œuvres de précurseurs du tembe sur toile tels Antoine Lamoraille et Antoine Dinguiou, les tableaux et sculptures de leurs cadets Carlos Adaoudé et Francky Amete. Les créations originales de peintres à la renommée internationale tels Hervé Télémaque, John Li A Fo et Marcel Pinas, abordant histoire, culture ou tembe, questionnent le devenir et la place de cet art.
 
Les scientifiques du siècle dernier ont aussi ramené des photographies, dont la dimension artistique nous apparaît pleinement au-delà de leur valeur documentaire. Donnant à voir un même sujet collectif à quelques générations d’intervalles, les œuvres de photographes actuels tels Gerno Odang, Ramon Ngwete, Nicola Lo Calzo entrent alors ici en dialogue avec celles des ethnologues Jean-Marcel Hurault et Pierre Verger.
 
Pour comprendre ces peuples, issus du refus du sort qu’on leur avait réservé, la parole sera donnée aux témoins, ceux du temps de l’esclavage et les témoins d’aujourd’hui.

AUTEUR(S)

Geneviève Wiels est la commissaire de l’exposition Marronnage, l’art de briser ses chaînes. Historienne, conférencière, responsable des programmes radio et télévision en Guyane de 1988 à 1990. Réalisatrice de documentaires : Frontières de Guyane, 1997, Guérisseurs noirs d’Amazonie, 1998, Au temps de l’Inini, 2001, Dessine-moi une frontière, 2004. Élue par les réalisateurs de documentaires et les journalistes à la SCAM (Société civile des auteurs multimédia, Paris) au Comité de Surveillance. Récompensée en novembre 2000 par l’Institut de France (Académie des sciences morales et politiques) : Prix Jean Sainteny pour l’ensemble des documentaires réalisés en Outre-Mer.
 
Thomas Mouzard est anthropologue, chargé de mission anthropologie et patrimoine culturel immatériel, département du pilotage de la Recherche (direction générale des Patrimoines, ministère de la Culture). Doctorant au Centre d’Études Africaines (CNRS-EHESS) de 2004 à 2011, il travaille ensuite en Guyane de 2012 à 2018, pour la commune de Awala-Yalimapo puis la direction des affaires culturelles en tant que conseiller à l’ethnologie. Formé aux sciences sociales il soutient une recherche impliquée à l’interface entre politiques culturelles et cultures vécues, à des fins réflexives, participatives et prospectives. Il est commissaire associé de l’exposition Marronnage, l’art de briser ses chaînes.

Extrait

« Partout, dans tous les pays où les bateaux négriers les ont conduits de force, des esclaves se sont enfuis. Ils sont appelés esclaves marrons. On dit qu’ils sont partis en marronnage du mot espagnol “cimarrón”.
Gouvernements coloniaux et planteurs les considèrent à l’époque comme des ennemis, de très mauvais exemples et marronner est un crime.
En marge des plantations, au Suriname, les marrons vont former de petits groupes souvent vite disparus et s’ils sont retrouvés, sévèrement punis.
Ils vont aussi former des groupes puissants, au caractère indomptable, maitrisant l’art de la guérilla face à des molosses lancés à leurs trousses ou face à des armées traditionnelles bruyantes et lourdement chargées.
Pour les Marrons cachés dans la forêt, c’est le temps du silence, de la discrétion. »
Geneviève Wiels




NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.