Un sanctuaire à Skyros
Un sanctuaire à Skyros
Azay, Lucien d'  
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Hors collection
  • EAN : 9782251450445
  • Code Dimedia : 000206198
  • Format : Broché
  • Thème(s) : GÉOGRAPHIE & TOURISME, LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI
  • Sujet(s) : Grèce, Littérature française
  • Pages : 168
  • Prix : 36,95 $
  • Paru le 2 mars 2020
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EAN: 9782251450445

Qu’est-ce qu’un sanctuaire?
 
Le narrateur de ce récit en forme de journal intime cherche à répondre à cette question au fil des jours. Séparé de sa compagne, il séjourne avec son jeune fils à Skyros, l’île la plus méridionale de l’archipel des Sporades, au nord de la mer Égée. Pourquoi Skyros? Trois légendes s’y entrecroisent qui ont donné lieu à la formation d’un sanctuaire. C’est à Skyros que Thésée, en exil, fut assassiné, et c’est là que les Athéniens vinrent chercher ses ossements pour pouvoir instituer le culte de ce héros fondateur à Athènes. C’est à Skyros, selon l’Iliade, qu’Achille se cache, déguisé en jeune fille, pour échapper à la guerre de Troie, jusqu’à ce qu’Ulysse vienne le démasquer pour l’emmener combattre à ses côtés. Et c’est à Skyros qu’une légende moderne a vu le jour, il y a un siècle : le 23 avril 1915, le poète anglais Rupert Brooke, icône de l’Englishness et kouros de l’éternelle beauté poétique, a succombé au typhus alors qu’il partait se battre contre les Ottomans à Gallipoli.
 
Dans cette île emblématique, le narrateur s’interroge sur les rapports que la civilisation occidentale n’a cessé d’entretenir avec la Grèce, source archaïque et intarissable de son imaginaire. Car Un Sanctuaire à Skyros est aussi un hommage à la Grèce, antique et contemporaine. Tout en contemplant les paysages de l’île, le narrateur évoque quelques insulaires – Aspasia et Jasonas, entre autres – avec qui il se lie d’amitié. À travers eux, il découvre certaines vertus du peuple grec dont il apprend la langue pendant que son fils apprend à nager. Il est aussi question d’une mystérieuse Anglaise qui se rend chaque année en pèlerinage sur la tombe de Rupert Brooke. L’absence d’un être cher ou adoré, à laquelle tous ces personnages sont confrontés, fait écho à la réflexion du narrateur sur le rôle et le sens du sanctuaire.
 
Théâtre de dévotion ou de pèlerinage, haut lieu secret et sacré, le sanctuaire est un espace clos, propice au recueillement et à la rêverie, aussi attractif qu’un pôle magnétique. L’imagination se déploie dans cette enclave atemporelle. C’est le terrain de prédilection des fantasmes et des fantômes, comme les ruines et les épaves. Dans ce champ circonscrit, de même que dans certains portraits photographiques, on assiste à la convergence de forces mystiques, à la projection mentale de visions puissantes, à la genèse d’un réseau de métaphores, à la manifestation de spectres de résonnance et à toutes sortes d’hallucinations. S’il est investi de la dépouille d’un personnage légendaire, le sanctuaire se prête aux révélations, nous mettant en relation avec un « au-delà ». C’est le creuset où s’élabore la dimension spirituelle d’une civilisation. Telles sont quelques-unes des réflexions qui affleurent dans ce journal insulaire.

AUTEUR(S)

Romancier, essayiste et traducteur de l’anglais et de l’italien au français, Lucien d’Azay est né en 1966. Il est l’auteur d’une quinzaine de livres qui tiennent à la fois de la biographie, de la flânerie et du keepsake : les portraits s’y mêlent aux souvenirs intimes et aux réminiscences littéraires. Il a reçu le prix de la Revue des Deux Mondes en 2012 pour son essai Trois excentriques anglais (Les Belles Lettres, 2011). Ses livres les plus récents sont Sur les chemins de Palmyre (La Table Ronde, 2012), Keats, keepsake (Les Belles Lettres, 2014), Dictionnaire insolite de Florence (Cosmopole, 2015), Ashley & Gilda, autopsie d’un couple (Les Belles Lettres, 2016) et La Volupté sans recours (autour du « Verrou » de Fragonard) (Klincksieck, 2018).




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