Vieil homme sans voix (Le)
|
Dans mon lit, tout semble m’assaillir en même temps. Le silence général qui accentue l’enfermement de mon mutisme, les propos de Gus sur la vie. Je réfléchis à ma relation avec mes trois ex-épouses. En donnant les rênes de mon entreprise à mon fils, je ne représente plus un si grand intérêt. Vont-elles continuer à me fréquenter? La vraie question est pourquoi voudrais-je qu’elles me fréquentent? Puis, il y a le rendez-vous que j’ai chez l’avocat demain en compagnie de Maryse. Earl est censé nous rejoindre. J’ai l’impression qu’au lever du jour, je ne serai plus moi. Je serai un homme condamné à vivre sans titre. Retraité ne veut pourtant pas dire la fin d’une vie. Pour certains, c’est le début de quelque chose de plus exaltant.
Un homme âgé, qui a été jadis riche et séducteur, fête ses quatre-vingts ans dans une luxueuse maison de retraite de Toronto, en compagnie de son fils, de son petit-fils et… de ses trois ex-femmes. Ayant perdu la parole, il se contente de regarder les unes et les autres gesticuler autour de lui. Entre ses recherches pour retrouver sa sœur, la gestion de ses affaires et de ses relations, ses traitements de dialyse, il raconte la trame de son quotidien avec une lassitude mêlée d’humour et d’ironie.
Dans Le vieil homme sans voix, son neuvième roman, Didier Leclair a senti le besoin de parler des « vieux » comme on n’en parle pas souvent.
Né à Montréal, Didier Leclair, de son vrai nom, Didier Kabagema, a vécu dans plusieurs pays d’Afrique avant de s’établir à Toronto. Lauréat du Prix Trillium en 2001 pour son roman, Toronto, je t’aime, il a été finaliste du Prix du Gouverneur général pour Ce pays qui est le mien.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
