Repentirs (Les)
Repentirs (Les)
Séguin, Marc  
  • Éditeur : Québec Amérique
  • Collection : III
  • EAN : 9782764435274
  • Code Dimedia : 000196770
  • Format : Broché
  • Thème(s) : BEAUX-ARTS, LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Adolescence, Biographie / Récit biogra., Peinture
  • Pages : 160
  • Prix : 21,95 $
  • Paru le 1 novembre 2017
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EAN: 9782764435274

Marc Séguin revoit le garçon, l’adolescent puis le jeune adulte qu’il a été. Tous grugés par une incessante inquiétude, ils reviennent hanter l’homme mûr, le peintre reconnu qu’il est devenu. Il y a un train qui siffle au loin, des fissures multiples, un ravin qui se creuse. Et les seins de la belle Arielle. Il y aura des morts. Une amitié malmenée. Et un amour empêché. Comment aimer et se laisser aimer quand on est coupé de ses sentiments? Comment réparer l’irréparable? Dans ce récit sous tension où la fiction pourrait bien jouer des tours à la réalité et où l’art s’avère révélateur tout autant que mensonger, ce qui heurte la conscience du narrateur et lui torture le cœur se dévoile par couches. Les repentirs, ou la mise à l’épreuve des aveux.

AUTEUR(S)

Peintre, écrivain et cinéaste, Marc Séguin est né à Ottawa en 1970. Ses tableaux sont exposés dans plusieurs institutions muséales reconnues à travers le monde. Son premier roman, La foi du Braconnier, lui a valu le Prix littéraire des collégiens en 2011. Ont suivi Hollywood (2012) et Nord Alice (2015). Tout comme ses tableaux, les romans de Marc Séguin nous interrogent sur la vie, la mort, l’amour et la destruction. En 2016, il a écrit et réalisé son premier long métrage de fiction, Stealing Alice.

Extrait

Il m’arrivait parfois de croire, ou du moins espérer, que de véritables sentiments me viendraient un jour. Les sentiments, c’est comme les prières je me disais ; si on y croit assez, il est possible qu’on s’en contente. Ces minutes sont devenues importantes. Comme une vie qui explose avec raison.
Alors j’ai laissé couler les mois et les années dans cette attente occulte. Je me suis construit une vie de façades. Une maison, une voiture, un avenir. Une nuit d’insomnie, seul, je m’étais surpris à imaginer la vieillesse avec elle : le temps lent des gestes. Les chaises qui deviennent importantes. Les tisanes. Les silences.
Ça m’avait un peu consolé. Arielle et moi, on avait souhaité une famille quelques fois. Une suite. Faire comme il se doit. J’ai tenté très fort de croire à tout. Être un homme amoureux. Un citoyen normal. J’ai fait semblant. J’ai rempli toutes les conditions. Avec brio. J’ai cru qu’en jouant tous ces états, ils finiraient par exister. Parfois quand je voulais être triste, je l’étais.
J’ai fait beaucoup d’efforts pour m’incarner. Avec foi et diligence. J’ai rempli toutes les conditions de succès social. On m’a cru. C’est trop facile, je m’étais dit. J’avais aussi appris à sourire avec gêne et sincérité. On me trouvait charmant. Pourtant, la dernière fois où j’avais véritablement souri à quelqu’un, c’était à elle, j’avais onze ans. Un ravin depuis.




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