Comme enfant je suis cuit
Comme enfant je suis cuit
Beauchemin, Jean-François  
  • Éditeur : Québec Amérique
  • Collection : Nomades
  • EAN : 9782764433980
  • Code Dimedia : 000195814
  • Format : Poche
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Adolescence, Littérature québécoise
  • Pages : 160
  • Prix : 12,95 $
  • Paru le 16 août 2017
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EAN: 9782764433980

Y a-t-il un moment dans l’existence où l’on commence à vivre davantage ? C’est, sans le savoir, la question que pose Jérôme, 13 ans, qui s’apprête à quitter l’enfance comme on délaisse un vêtement devenu trop étroit. Mais qu’est-ce au juste que vivre davantage ? C’est peut-être vivre lorsque le cœur, fatigué de lui-même, se tourne finalement vers les autres parce qu’il pressent qu’au fond il n’y a qu’une seule vie et qu’elle ne dure qu’un temps. Un récit à la fois drôle et touchant, grave et léger comme le sont parfois les enfants.

AUTEUR(S)

Esprit méditatif, attentif à l’étrange cohabitation du corps et de l’âme, Jean-François Beauchemin propose une œuvre pensive, lucide, imprégnée d’une poésie toujours ancrée dans le réel. Il est l’auteur, notamment, du Jour des corneilles (Prix France-Québec 2005) et de La Fabrication de l’aube (Prix des libraires 2007). Comme enfant je suis cuitGarage Molinari et Les Choses terrestres constituent sa première trilogie romanesque et s’inspirent de l’émouvante profondeur de l’enfance.

Extrait

À mon âge il n’est pas bon de vivre sans son père. Mon père aurait été un guide sûr pour un type comme moi qui en est à l’étape de la sortie définitive de l’enfance. Bien sûr comme guide maman n’est pas mal non plus. Seulement avec la vie qui chaque mois lui envoie ses huissiers ce qui compte surtout pour elle c’est de payer le loyer. Mais papa qui était un rêveur accompli aurait été pour moi un fameux guide. Les rêves vous freinent dans votre course vers la vieillesse et la mort. Grâce aux rêves l’esprit mâchouille longtemps ses brindilles allongé sur le gazon de la jeunesse. Alors avec un peu de chance au bout de la vie quand le corps achève sa chevauchée votre esprit cette boîte à rêver est encore à flâner en chemin. Vous pouvez crever mais votre esprit reste un moment à ramasser des cailloux sur la route. Vous mourez dans votre lit mais dans la pièce à côté votre esprit s’attarde sur les détails de la tapisserie.
En somme avec tous les rêves qu’il avait dans le crâne mon père aurait pu m’apprendre beaucoup. Alors peut-être qu’aujourd’hui je n’aurais pas déjà épuisé toute la ration d’insouciance qui vous est fournie au départ avec la naissance.




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