Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris
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Ce livre constitue une perspective historique (celle de la minorité) sur cet épisode révolutionnaire et il est, selon les mots de Bernard Noël, un véritable « traité idéologique ». Pour Arnould, comme pour Lefrançais, membres tous deux de la « minorité » socialiste, non jacobine, non blanquiste, la Commune a trouvé « la formule exacte de la souveraineté populaire » en substituant le principe de la fédération, de l’union libre de collectivités autonomes, à tout centralisme politique. La formule inédite de la souveraineté par l’union, redoublée par l’anonymat de l’auto-gouvernement, accomplit les grandes idées du socialisme utopique. Mais cet accomplissement est vite contrarié par la situation de guerre étrangère et civile. Aussi la Commune se trouve-t-elle soumise à une tension contradictoire entre le socialisme utopique et le pragmatisme jacobin. Soumise à cet antagonisme, lui-même aggravé par la guerre, il faut à la Commune devenir efficace dans l’urgence ou abandonner le gouvernement à un Comité de salut public.
Arthur Arnould (1833-1895), ami de Vallès, fit de nombreuses peines de prison à cause de ses critiques de l’Empire. Le 26 mars 1871, il est élu lors des élections municipales. L’Assemblée nouvelle se donne le nom de Commune. Mais la collégialité s’avère difficile à pratiquer en situation de guerre. Lorsque la création d’un Comité de salut public est votée le 1er mai, Arnould s’y oppose. Il quitte le Conseil de la Commune, mais au pire moment puisque la situation militaire est alors intenable. Il réintégrera l’assemblée communale, mais trop tard, le 21 mai, le jour où les troupes versaillaises font leur entrée dans Paris. Arnould parvient à échapper aux massacres et à s’enfuir en Suisse où il se lie avec Bakounine. En 1878, il fait paraître à Bruxelles son Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris.
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