Carmen, pour changer
Carmen, pour changer
Variations sur une nouvelle de Prosper Mérimée
Rabau, Sophie  
  • Éditeur : Anacharsis éditions
  • Collection : Libre pensée
  • EAN : 9791092011524
  • Code Dimedia : 000173965
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Femmes / Féminisme, Littérature - Essai / Critique, Littérature française
  • Pages : 224
  • Prix : 41,95 $
  • Paru le 26 février 2018
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EAN: 9791092011524

Sous le couteau de Don José, Carmen meurt. Elle est morte des centaines, des milliers, des millions de fois, autant de fois qu’il y eût de lecteurs pour poser leurs yeux sur l’oeuvre de Mérimée. Emporté par sa passion, comme ensorcelé par la vénéneuse gitane, Don José n’avait guère de choix. Il fallait la tuer, ne serait-ce que pour obéir à l’injonction tragique. Et ainsi magnifier, sinon fonder l’un des mythes les plus vivaces de notre modernité, celui de la femme fatale.
 
Il fallait donc que Carmen meure afin que naisse le mythe, laissant Don José tout accablé. Accablé mais vivant, pendant que Carmen, aussi vivante ait-elle pu être, est bel et bien morte. Hé bien, non.
 
Dans cet essai empli d’une vitalité débordante, Sophie Rabau se refuse à la mort de Carmen. Elle entreprend de relire la nouvelle pour lui appliquer avec méthode le principe de la variante. Varier Carmen, c’est aller aux tréfonds du texte y chercher des flexions, des infléchissements suggérés dans l’oeuvre originale et laissés pourtant inexploités.
 
Sophie Rabau, avec l’humour qu’on lui connaît, entreprend donc de sauver Carmen dans un exercice de lirécriture enthousiasmant grâce auquel l’héroïne tragique devient une femme vivante, et bien vivante, et qui mérite de le rester. Ce sont alors des centaines de Carmens déviées qui dansent, chantent aiment et rient, insolentes et toujours sauvées : superbement vivantes. Alors pourquoi fallait-il la tuer ?
 
Sous la plume de Sophie Rabau, la figure de la femme fatale se trouve ici dynamitée, et, le mythe mis à nu, on en mesure en fin de compte toute la bêtise, et peut-être aussi le sordide : une femme qui vit serait une souffrance pour l’homme qui aime. Une femme n’existe que par l’homme qui l’aime. Carmen déviée prouve que non.
 

AUTEUR(S)

Sophie Rabau est professeure de littérature comparée à l’université de Paris-3 Sorbonne Nouvelle. Elle est l’auteure de plusieurs essais sur les théories de la critique littéraire créative, et notamment de B. comme Homère. L’invention de Victor B., chez Anacharsis (2016).
 




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