Acceptabilité sociale: sans oui, c'est non
Acceptabilité sociale: sans oui, c'est non
Maillé, Marie-Ève  
Batellier, Pierre  
  • Éditeur : Écosociété
  • Collection : Ecosociété
  • EAN : 9782897192976
  • Code Dimedia : 000167847
  • Format : Livre numérique PDF
  • Thème(s) : NATURE, ANIMAUX & ÉCOLOGIE, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Écologie / Environnement, Politique, Politique - Québec / Canada, Sciences humaines - Divers, Sociologie / Anthropologie
  • Prix : 21,99 $
  • Paru le 4 avril 2017
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EAN: 9782897192976

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Du Plan Nord à Énergie-Est, en passant par la construction d’un méga-barrage hydroélectrique ou de vastes projets de condos à flanc de montagne, le concept d’acceptabilité sociale est au coeur des débats sociaux et politiques entourant tous les projets de développement d’envergure depuis une dizaine d’années. Si tout le monde en parle, la définition du concept ne fait pas l’unanimité. Pour les uns, l’acceptabilité sociale émane d’un jargon de décideurs et de technocrates qui ne savent plus quoi inventer pour envelopper de flou ce qui est imposé à la population. Pour les autres, c’est un concept fourre-tout qui ouvre la porte à tout et son contraire.
Dans le discours public, toutefois, tout se passe comme si l’utilisation de l’acceptabilité sociale répondait au principe de base de la novlangue de Gorge Orwell dans son roman 1984: elle évacue les nuances et tend à réduire les éléments du débat à des dichotomies qui renforcent le pouvoir des élites en place, du type « vous êtes pour ou vous êtes contre ». Le concept d’acceptabilité sociale n’est inscrit dans aucune loi, ni québécoise ni canadienne, ce qui complique encore plus les choses.
Avec rigueur et une bonne dose d’humour, Marie-Ève Maillé et Pierre Battelier nous invitent à un exercice de déconstruction des 10 dichotomies présentes dans le discours entourant l’acceptabilité sociale: 1) les promoteurs et les opposants; 2) les « pour » et les « contre »; 3) les faits des experts et l’opinion des citoyens; 4) la rigueur et les émotions; 5) la pertinence de la majorité et la futilité de la minorité; 6) le conflit et la paix sociale; 7) Des hommes et d’autres hommes; 8) ce qui se compte et ce qui compte; 9) les gens concernés et les opportunistes; 10) l’égoïste et le bon citoyen. Tous les chapitres commencent par une introduction exagérément cynique où un certain discours dominant est caricaturé, parfois malicieusement et toujours avec beaucoup d’humour.
Leur but est d’aider les citoyen.ne.s à comprendre la situation vécue, le sens des mots employé et de les munir d’idées et d’arguments afin de renforcer leur capacité d’intervenir et d’agir dans les projets qui débarquent dans leur milieu. C’est une réflexion à mettre dans le coffre à outils des médias et des élu.e.s et de toutes les personnes sont engagées dans une lutte contre les hydrocarbures, le nucléaire ou contre l’exploitation irréfléchie de nos ressources naturelles, qu’elles soient minérales, forestières, halieutiques, hydrauliques ou éoliennes. Les auteurs s’adressent à tous ceux et celles qui sont devenues allergiques au manque de courage politique, à la manipulation et aux mensonges des élites économiques et politiques et à leur mépris des besoins les plus élémentaires des citoyen.ne.s, au premier chef celui d’être entendus, écoutés et considérés quand les décisions publiques les concernent.
Après la démarche consultative du ministère de l’Énergie des Ressources naturelles du Québec qui a abouti à un Livre vert sur l’acceptabilité sociale, ce sont les tribunaux qui seront appelés à se prononcer sur cette notion au début 2017, puisque la minière Strateco poursuit le gouvernement québécois pour 189 millions de dollars, plus 10 millions de dommages punitifs dans le cadre du projet de mine d’Uranimum sur la Côte-Nord. La décision de la cour aura des implications immenses pour le gouvernement du Québec, pour l’industrie, mais aussi pour tous les citoyen.ne.s.

AUTEUR(S)

Spécialisée dans l’évaluation des impacts sociaux des grands projets, Marie-Ève Maillé est professeure associée au CINBIOSE (Centre de recherche interdisciplinaire sur le bienêtre, la santé, la société et l’environnement) de l’UQAM.
 
Pierre Batellier est chargé de cours en Responsabilité sociale de l’entreprise à HEC Montréal et doctorant en Sciences de l’environnement à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
 




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