À bout de patience
À bout de patience
Pierre Perrault et la dépossession
Ducharme, Olivier  
  • Éditeur : Écosociété
  • Collection : Parcours
  • EAN : 9782897192846
  • Code Dimedia : B0013470
  • Format : Broché
  • Thème(s) : GÉOGRAPHIE & TOURISME, LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Biographie / Récit biogra., Philosophie, Québec
  • Pages : 184
  • Prix : 24,00 $
  • Paru le 31 octobre 2016
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EAN: 9782897192846

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À bout de patience se penche sur les thèmes de dépossession économique et culturelle que porte l’oeuvre du poète-cinéaste Pierre Perrault, du documentaire Pour la suite du monde (1963), à La bête lumineuse (1982), en passant par les cycles moins connus abitibien et amérindien.
 
Quel sens donner à une oeuvre empreinte de colère et d’indignation ? Pour Olivier Ducharme, la colère de Pierre Perrault devant le laisser-faire propre à l’économie actuelle et la disparition prochaine de toute alternative ne peut être que bénéfique pour penser notre époque.
 
Dans sa tétralogie abitibienne (Un royaume vous attend, 1976, Le retour à la terre, 1976, C’était un Québécois en Bretagne, Madame !, 1977, Gens d’Abitibi, 1980), Perrault développe une critique radicale du système capitaliste, en plus d’offrir une réflexion politique originale fondée sur l’idée de « royaume ».
 
S’y greffe également une histoire de la colonisation de l’Abitibi et de son échec lamentable. S’indignant de la mort lente d’un modèle agricole et de son imaginaire, Perrault cherche, par tous les moyens, à retracer les causes qui ont présidé à cette faillite des campagnes. Dans le diptyque amérindien, le cinéaste porte son regard sur les Innus de la Côte-Nord et expose le processus de dépossession culturelle dont ils ont fait l’objet, eux dont le mode de vie traditionnel nomade s’articulant autour de la chasse aux caribous a été laminé au profit de la sédentarisation et de l’arrimage au monde des Blancs.

Initiée avec le dernier volet du cycle de l’île aux Coudres (Les voitures d’eau, 1968) qui traite de la lente agonie des goélettes sacrifiées sur l’autel de la mondialisation, la critique d’un impérialisme économique et culturel se drapant sous les oripeaux du libre marché prendra à partir de là une place de plus en plus importante dans l’oeuvre de Perrault, nourrissant une colère et une indignation qui n’auront cessé de l’habiter. Les témoignages et les images que Perrault rapporte de ses  aventures en Québécoisie exposent l’absence et la profonde perte de pouvoir des populations.
 
Se réappropriant la parole critique de Perrault avec l’espoir qu’elle nous inspire ainsi à mieux pénétrer le monde contemporain, Ducharme nous rappelle que par son indépendance, le poète-cinéaste demeure assurément une référence pour toutes les luttes actuelles et futures. Ayant cherché toute sa vie à faire éclater la liberté et à faire naître celle-ci, Perrault aimait à rappeler qu’il faut « faire quelque chose de ce qu’on a fait de nous ». L’emprise impériale du libre marché se ressent sur tous les domaines de la vie sociale et si la mémoire et l’héritage de Perrault fait encore sens aujourd’hui, c’est parce qu’il nous convainc que rien n’est plus important que la diversité culturelle et la liberté.
 

AUTEUR(S)

Olivier Ducharme est chercheur postdoctoral au Laboratoire de philosophie continentale de l’Université Laval, où il a enseigné. Auteur d’articles sur Pierre Perrault, les études queer et la philosophie française contemporaine, il a publié Michel Henry et le problème de la communauté. Pour une communauté d’habitus (L’Harmattan, 2013) et Une vie sans bon sens. Regard philosophique sur Pierre Perrault (en collaboration avec Pierre-Alexandre Fradet, Nota bene, 2016). Il dirige la série « Cinéma » chez Varia.




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